Les critères classiques de diagnostic de la maladie cœliaque (M.C.) chez l’enfant avaient été établis en 1969 par la Société Européenne de Gastro-entérologie et de Nutrition Pédiatriques ; Ils nécessitaient la séquence de 3 biopsies intestinales :
- Première biopsie montrant sous régime contenant du gluten, une muqueuse intestinale plate (atrophie villositaire totale)
- Une deuxième biopsie montrant la normalisation de la muqueuse intestinale après régime d’exclusion du gluten
- Et enfin une troisième biopsie réalisée après réintroduction du gluten montrant la rechute histologique. Cette troisième biopsie avait pour objet de confirmer le caractère définitif de la maladie et d’éliminer les rares cas d’intolérance transitoires au gluten avant d’imposer à ces enfants un régime définitif.
Cependant, l’apparition de marqueurs sérologiques sensibles et spécifiques de la maladie (anticorps anti-gliadine, mais surtout anticorps anti-endomysium et anticorps anti-transglutaminase) a permis d’alléger ces critères diagnostiques très rigoureux mais contraignants, et de supprimer l’épreuve de rechute. La procédure allégée actuellement admise ne nécessite plus qu’une seule biopsie.
Cette procédure repose sur deux exigences :
- Initialement, la présence de lésions histologiques d’atrophie villositaire totale en présence de gluten.
- La disparition des symptômes cliniques et la normalisation des anticorps, s’ils étaient élevés au départ, sous régime d’exclusion du gluten.
Il faut cependant bien noter que :
La biopsie intestinale initiale reste l’examen clé indispensable au diagnostic et sans laquelle on ne doit pas débuter un régime, même si les anticorps sont positifs. L’épreuve de rechute, et donc la séquence de trois biopsies reste nécessaire lorsque : La première biopsie n’était pas parfaitement caractéristique
et la rémission clinique et ou biologique sous régime d’exclusion n’est pas totale et rapide.
Professeur Jean Philippe GIRARDET
Chef de service
Gastro-Entérologie et Nutrition
Hôpital d’enfants Armand TROUSSEAU
PARIS